Parce qu’un mot peut blesser plus qu’un trouble ne le fait
En 2023, 1,5 million de Français vivaient avec un trouble bipolaire.
Un jour, Julie, 32 ans, entend son collègue dire : « T’es trop lunatique, t’es bipolaire ou quoi ? »
Elle rit jaune. Derrière le sourire, un monde intérieur en lutte constante.
Les troubles bipolaires ne se résument ni à des sautes d’humeur ni à des clichés.
Et pourtant, les phrases maladroites sont encore trop nombreuses.
Voici les 10 choses à ne jamais dire à une personne bipolaire – pour aider, pas blesser.
1. « T’es juste de mauvaise humeur »
Les hauts et les bas d’un trouble bipolaire ne sont pas comparables à des humeurs passagères.
Ce sont des épisodes intenses, profonds, souvent hors de contrôle.
2. « T’as encore oublié tes médicaments ? »
Cette remarque culpabilisante renforce la stigmatisation.
Elle laisse entendre que la personne est responsable de ses symptômes.
3. « Tu devrais faire un effort »
La bipolarité n’est pas une question de volonté.
C’est une maladie psychiatrique reconnue, pas un manque de motivation.
4. « On est tous un peu bipolaires »
Non, ce trouble ne concerne pas « tout le monde ».
Il implique des phases maniaques ou dépressives cliniquement définies.
5. « Tu fais peur quand t’es comme ça »
Cette phrase détruit la confiance et alimente l’exclusion.
Elle transforme une crise en reproche, une souffrance en menace.
6. « Tu devrais te calmer »
Dans un épisode maniaque, « se calmer » est souvent impossible sans traitement.
Cette phrase peut déclencher colère ou honte.
7. « Arrête ton cinéma »
La bipolarité n’est pas une mise en scène.
Minimiser les symptômes renforce le sentiment d’incompréhension.
8. « Encore un prétexte pour rien faire »
Un épisode dépressif peut empêcher de se lever, penser, manger.
Ce n’est pas de la paresse, c’est une douleur invisible.
9. « Tu m’épuises avec tes histoires »
Être un proche peut être dur, mais la personne bipolaire ne choisit pas ce qu’elle vit.
Elle a besoin d’écoute, pas d’abandon.
10. « Tu vas mieux ? T’es guéri ? »
La bipolarité est chronique, avec des phases de stabilité et de rechute.
Il n’y a pas de « guérison » simple, mais un chemin d’équilibre.
Ce qu’il faut retenir
Les mots blessent parfois plus que les silences.
Face à la bipolarité, mieux vaut questionner que juger, écouter que conclure.
Une attitude aide plus qu’un discours : l’empathie.